Les initiatives se multiplient en Calade autour de la langue des signes

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Cours LSF

La caisse d’assurance maladie a formé du personnel et une auto-école va proposer des cours pour malentendants

Reprendre le chemin de l’école, alors qu’on est dans la vie active. Une perspective qui n’a pas repoussé certains Caladois qui se sont lancés dans une formation à la langue des signes.
Pourquoi ? « Le but est qu’il y ait quelques personnes formées qui puissent aider à améliorer la qualité du service », explique Antonia Tricot-Reynaud, employée à la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie). Sur les 170 salariés, six ont entamé des cours de langues des signes grâce au DIF (droit individuel à la formation). Deux seulement souhaitent poursuivre au niveau supérieur. Si Fabienne Renaud et Antonia Tricot-Reynaud se sont lancées dans des cours, c’est aussi pour pouvoir communiquer avec une de leur collègue sourde : Neyge Damas. Elle travaille depuis 10 ans à la CPAM, et se réjouit de cette initiative : « Je suis contente que des collègues veuillent apprendre la langue des signes, c’est rassurant ». Et ce, même si cela ne concerne que quelques collègues : « Il ne faut pas se forcer », précise-t-elle. Christine Couderc, directrice de la CPAM, a même appris quelques signes pour pouvoir communiquer avec elle avant son départ. Elle connaît son prénom qui se signe comme la neige qui tombe.

En janvier 2008, la mairie de Villefranche a également formé du personnel, sur une initiative du conseil municipal des jeunes : « La formation a été mise en place sur le volontariat en privilégiant l’accueil », explique Corinne Goudet, responsable de la formation. Sur une quarantaine de demandes, seules une dizaine ont été satisfaites. « C’est un budget conséquent », affirme Corinne Goudet. D’ailleurs l’enseignement s’est arrêté au premier module, le premier niveau de formation. L’accueil du public n’est pas le seul secteur concerné.

Eve Pasth monitrice d’auto-école à Modern Auto, souhaite instaurer un programme pour apprendre aux sourds à conduire : « Il faudrait compter 30 heures (20 heures en général) minimum parce que je dois m’arrêter, regarder l’élève et lui expliquer », mais pas seulement : « Il y a des mots que nous utilisons et qu’eux ne comprennent pas, comme un îlot central, ce n’est pas une petite île. Il faut développer ces mots ». Une idée qui lui tient à cœur : « ça fait cinq ans que j’ai ce projet et que ça me motive, car il y a un vrai besoin et un appel de clientèle pour l’auto-école ». Elle a appris la langue des signes au centre de formation de Notre-Dame, pour avoir les bases. Ayant déjà enseigné la conduite à quelques élèves sourds, elle explique : « Il faut qu’il y ait une réciprocité de la communication, je dois le comprendre. J’utilise souvent des schémas, des petites voitures. Il n’y a pas qu’une façon de travailler. S’il ne comprend pas il peut avoir un autre moniteur, le tout c’est qu’il est son papier rose ». Le projet devrait se mettre en place à la rentrée.

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Une association sportive pour sourds et entendants

Cours LSF

Créée depuis six ans la LSSV (loisirs sports des sourds de Villefranche-sur-Saône) s’est basée en Calade car il n’y avait aucune autre association dans les proches environs. Céline Pey, secrétaire générale de l’association est sourde ; elle enseigne aussi au centre de formation de Notre-Dame. Il y a quelques entendants au sein de l’association. Bernard Lagarde, responsable au centre de formation de la LSF (langue des signes française) à Notre-Dame explique « C’est comme l’anglais par exemple. Si on arrive dans un groupe d’anglais et qu’on ne parle pas la langue c’est difficile ». Par son intermédiaire Céline Pey précise : « Entre sourds ont signe plus vite. Si on ne connaît pas, on ne comprend pas. Les gens ne connaissent pas, viennent et après apprennent la langue ». Toujours à la recherche de nouvelles idées, l’association avait commencé par proposer du bowling et des fêtes : conscrits, galette des rois et désormais, la pétanque. En septembre un grand concours sera organisé sur deux jours. La première journée sera consacrée à la pétanque et la deuxième à la lyonnaise. L’association a déjà enregistré des inscriptions du Jura. La LSSV rassemble la région : parmi les 78 membres, certains sont originaires de Lyon et de Trévoux. Nouveauté pour l’année à venir : les loisirs seront aussi destinés aux enfants avec des jeux de pêche et des promenades.

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Le Progrès 21/08/2009
Marion Berchet